jeudi 26 mars 2020

Lorsque la presse parle d'astrologie

Je suis toujours surprise lorsque je lis des articles sur l’astrologie dans la presse généraliste. Le principe du journalisme est de croiser ses informations et, si possible, d’approfondir un sujet. J’ai pratiqué ce métier et je dois dire qu’il n’est pas facile d’éviter les erreurs sur un sujet complexe… Ce qui est  le cas avec l’astrologie. 
En général les articles la mettent en pièces en s’attachant principalement aux charlatans, aux horoscopes et à une compréhension très approximative de ce qui est en jeu. Le numéro de Psychologie du mois de mai 2016, par exemple,  n’évite pas le travers en se demandant: « Que dit votre signe de votre identité ? » Question risquée, car votre signe pris isolément, d’abord ne dira pas grand-chose et, de plus, le problème n’est pas là. 



Comme d’autres, Isabelle Taubes, la journaliste,  se réfère surtout au pamphlet Ce que je sais de vous… disent-ils (éd. Stock) du psychanalyste Gérard Miller, qui ne connaît guère le sujet mais qui est drôle  et brillant. Ils considèrent que les gens finissent par s’identifier à leur signe (que tous connaissent), ce qui fait dire que l'on est Cancer, Taureau ou Lion, accompagné des significations approximatives relayées généralement.
Cette affirmation est certainement juste et les pages consacrées à l’astrologie dans la presse féminine, entre autres, ainsi que dans les ouvrages de vulgarisation construisent ces croyances. Mais cela, ce n’est pas vraiment de l’astrologie, c’est un amusement, une boutade ! Cet angle pris par l’article fausse malheureusement encore un peu plus la donne.

Isabelle Taubes a quand même voulu donner d’autres perspectives, mais elle n’avait droit qu’à deux pages et demi (la plupart des sujets sont d'ailleurs traités en une double page dans Psychologies...) Ce qui aboutit à un article un peu bancal qui, d’une part, critique l’astrologie en la réduisant à ce que sa vulgarisation produit, et, d'autre part, essaye d’en montrer l’aspect initiatique et thérapeutique. Un exercice hautement acrobatique ! La journaliste tente alors de résumer la grande astrologue Germaine Holley et sa vision jungienne (résumé qui ne la rend pas très compréhensible) et donne la parole à un autre grand astrologue, André Barbault (qui a rapproché la psychanalyse et l’astrologie) et à Nina Joffé, une coach qui utilise le thème astral comme support de développement personnel. Je crois que si je n'y connaissais rien, je serais un peu déboussolée...

Et puis Germaine Holley a mené ses recherches dans les années 50-60. André Barbault, une sommité certes, fait aussi partie des "anciens". Depuis nous avons Liz Greene, Stephen Arroyo, Lynn Bell (pour l'astropsychologie), Jean-François Berry (et son travail sur les résonances entre maladie et astrologie), Luc Bigé (pour ses recherches subtiles sur le symbolisme), Fanchon Pradalier-Roy (également éditrice des meilleurs astrologues), Valéry Darmandy, et beaucoup d'autres excellents astrologues-chercheurs... De quoi réaliser des dossiers en profondeur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire